Les formes cliniques sont nombreuses, avec des mécanismes physiopathologiques et des conséquences pathologiques différents, il est donc plus judicieux de parler « des obésités ». Pour évaluer ces obésités il convient d'analyser deux paramètres qui influent sur les complications de la maladie d'une manière indépendante l'un de l'autre : l'excès de masse grasse, et la répartition du tissu adipeux.
Histoire des représentations de l'obésité[modifier | modifier le code]
Le lien entre obésité et santé est évoqué par ce tableau (le voleur) de 1804, peint par le peintre Georg Emanuel Opitz (1775–1841) - Gouache sur papier
L'histoire des représentations de l'obésité est décrite par l'historien Georges Vigarello dans son ouvrage Les Métamorphoses du gras. Histoire de l'obésité du Moyen Âge au xxe siècle en six parties.
La première partie sur « le glouton médiéval » rappelle qu'au Haut Moyen Âge et au Moyen Âge central, époques marquées par les famines et les disettes, l'homme gros jouit d'un prestige car il représente selon les mentalités de l'époque un chevalier vigoureux, un seigneur opulent dont la santé est assurée par l'accès à une surabondance de nourriture. La femme quant à elle doit rester gracile qui est associée à une certaine vulnérabilité. Les chroniques et les rumeurs ne valorisent pas le glouton quant la forte corpulence dégénère en obésité : Berthe, la fille de Charlemagne, aurait été répudiée pour sa grosseur ; Guillaume le Conquérant est mort de graisses « qui auraient fondu à l’intérieur et l’auraient noyé » ; Philippe Ier est obèse au point de ne plus même pouvoir monter à cheval ; l'embonpoint de Louis le Gros est tel que ses excès de table seraient la cause de sa mort5. À partir de la renaissance du xiie siècle, ce prestige décline sous l'influence de trois milieux sociaux : les clercs, notamment ceux des ordres mendiants qui vivent de la charité, font de la gourmandise un péché capital ; les médecins, mieux formés grâce au développement des universités, conseillent les nobles à plus de sobriété ; les milieux de la cour où la quête du raffinement exige du chevalier plus de finesse (physique et morale) pour pratiquer l'amour courtois, la danse ou manier son cheval lors des joutes équestres6.
La seconde partie sur « le balourd moderne » débute à la Renaissance, époque du travail, de la technique et de la finesse. Le gros est alors stigmatisé pour sa lourdeur, sa paresse, son inhabileté, son inutilité. Les Grandes découvertes sont à l'origine de l'importation de sucre dont la consommation se diffuse dans l'aristocratie puis la bourgeoisie européenne, d'où le développement de l'obésité5. L'exigence de minceur qui se poursuit jusqu'au xviiie siècle concerne alors aussi bien les hommes que les femmes. Les médecins se basent sur la théorie
0 komentar:
Posting Komentar